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DE HENRI HI. [l583] 26*5
« tesfois je l'excuse, pour ce que l'artifice de ceux qui « le mettent en besogne passe la portée de l'esprit du « bon homme, qui a du sçavoir assez, mais du juge-ce ment peu. »
Le 10 septembre, vinrent pieds nuds à Paris, en forme de procession, huit ou neuf cents personnes, qu'hommes, que femmes, que garçons, que filles, vêtus de toille blanche, avec mantelets aussi de toille, portans chapeaux de feutre gris chamarrés de bandes de toille, ou tous couverts de toille sur leurs têtes, et ayans en leurs mains les uns des cierges et les autres des croix de bois, et marchans deux à deux, chantans en forme de pelerins. Ils étoient habitans des villages des Deux Gemeaux, et d'Ussy en Brie près La Ferté Gaucher; et étoient conduits par les deux gentilshommes des deux villages, vêtus de même, qui les sui voient à cheval; et leurs demoiselles ainsi vêtues, dedans un coche. Ils firent leurs prieres et offrandes dans la grande eglise de Paris, et ils disoient avoir été mus à faire tels pénitenciaux, voyages pour signes vûs au ciel et feux en l'air, même vers les quartiers des Ardennes, d'où étoient vertus les premiers tels pénitens, jusqu'au nombre de dix à douze mil, à Notre-Dame de Rheims et de Liesse.
Les 19 et 20 du même mois, vinrent cinq autres compagnies de pénitens habillés comme les precedens, et pour même occasion; et firent leurs prieres et offrandes à Notre-Dame, à la Sainte - Chapelle et à Sainte-Geneviève. Ce qui augmentoit la dévotion étoit la peste, qui fut grande par tout le royaume, nommément à Paris et ès environs, pendant l'automne.
Le 5 d'octobre, le Roy ayant passé à Clery et à Char-
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